« Je n'ai pas honte de qui je suis vraiment » : Prendre la parole pour les autres dans un pays étranger

Dieumerci est un jeune migrant de République démocratique du Congo (RDC) et un homme homosexuel fier de l'être. Lorsqu'il marche dans les rues bondées du centre-ville d'Oslo, il n'a pas peur des préjugés que les gens autour de lui peuvent avoir sur son apparence et sa façon de s'habiller.  


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« Ici, je peux être moi-même, je peux travailler, vivre ma vie sans craindre d'être persécuté », dit-il en rappelant les difficultés qu'il a rencontrées avant d'entreprendre son voyage depuis l'Ouganda il y a quatre ans.  

Pour de nombreuses personnes lesbiennes, gays, bi, trans, queer et intersexes (LGBTIQ+), quitter leur communauté pour un lieu plus sûr et plus accueillant est le seul moyen de trouver un emploi, d'accéder aux soins de santé ou d'échapper au rejet de leur famille, à la criminalisation, aux menaces et à la violence.  

Malgré la stigmatisation et la discrimination dont il a été victime en RDC et en Ouganda, Dieumerci garde une vision positive de la vie. « J'espère atteindre mon plein potentiel en ayant émigré dans un pays où je suis moins confronté à la discrimination ».  

À son arrivée en Norvège en 2019, Dieumerci a suivi des séances d'orientation culturelle et de formation pratique dispensées par le Programme norvégien d'orientation culturelle (NORCO) de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et financées par la Direction norvégienne de l'intégration et de la diversité (IMDi). L'inclusion des droits des personnes LGBTIQ+ au programme lui a donné l'impression d'être vu et de se sentir libre. Pour la première fois, il a trouvé le courage et l'espoir de mettre derrière lui les difficultés qu'il avait rencontrées en raison de son orientation sexuelle. Leçon après leçon, Dieumerci a pris confiance en lui au cours des premières étapes de sa réinstallation et de son intégration dans la société norvégienne.  

Bien qu'il ait appris les principales obligations légales des États européens en matière de protection des personnes LGBTIQ+, il confie que son intégration à Oslo comporte encore des obstacles. Je me suis rendu compte que la discrimination à notre égard ne cesse pas complètement et que, même ici, les gens ont tendance à chercher des raisons de ne pas nous inclure... ».  

Je n’ai pas honte de qui je suis vraiment. Je me joindrai à mes frères et sœurs pour célébrer les Fiertés, tous unis et fiers.

 


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C'est pourquoi il est important de commémorer la Journée internationale contre l'homophobie, la biphobie, la transphobie et l'intersexphobie (IDAHOBIT), selon Dieumerci, une journée destinée à sensibiliser aux violations des droits des personnes LGBTIQ+ et à œuvrer en faveur de leurs droits dans le monde entier.  

« Les gens doivent savoir que nous existons et que nous ne demandons pas grand-chose, juste de l'attention de la part des communautés d'accueil. Notre existence et les raisons qui nous poussent à émigrer devraient être connues de tous », souligne-t-il en évoquant la vie des personnes persécutées et tuées en raison de leur orientation sexuelle.  

Malgré les difficultés qu'il a endurées, Dieumerci exprime son espoir en l'avenir en utilisant une expression congolaise : « molo-molo » (petit à petit), nous y arriverons. Je n'ai pas honte de qui je suis. Je me joindrai à mes frères et sœurs pour célébrer les Fiertés, tous unis et fiers », dit-il en souriant.